• Langue : Français
• Discipline : Médecine. Psychiatrie
• Identifiant : 2022ULILM355
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 11/10/2022

Résumé en langue originale

Introduction : La sexualité est un pivot développemental à l’adolescence nécessaire à la construction de l’individu. Le psychiatre considère la sexualité de l’adolescent sur le plan développemental et ses enjeux en termes de contribution ou d’altération de la santé globale qui comprend la santé mentale et la santé sexuelle. A l’hôpital, le clinicien sera alors peu étayé pour pouvoir penser la sexualité des adolescents devant l’absence de recommandations suffisantes ou devant des politiques institutionnelles taisant cette question. Dans ce contexte, les postures soignantes et normatives du psychiatre sont potentiellement régies par son appréciation subjective et ses jugements propres. Devant l’influence des représentations dans ses décisions, ce travail s’est intéressé aux représentations sociales des psychiatres sur la sexualité des adolescents à l’hôpital. Méthode : il s’agit d’une étude qualitative réalisée à partir d’entretiens semi-dirigés auprès de 11 psychiatres des Hauts-de-France exerçant auprès de services accueillant des adolescents de 12 ans à 25 ans. L’objectif principal était d’explorer les représentations qu’ont les psychiatres de la sexualité des adolescents hospitalisés en temps complet. Les objectifs secondaires étaient d’analyser les différentes positions professionnelles et les suggestions pour améliorer les pratiques. Résultats : Pour le psychiatre, aborder la sexualité était un défi à l’hôpital, sujet considéré comme nécessaire à aborder et suscitant des réticences. Il existait une ambivalence face à la sexualité agie à l’hôpital, du fait d’une sexualité attendue et difficilement concevable à l’hôpital. L’hôpital convoquait la posture normative face à la sexualité des adolescents. La sexualité engageait une responsabilité plurielle et incitait à poser des limites. Le psychiatre a pointé la contradiction du cadre face à la sexualité agie où il devait composer avec des règles illisibles et la faiblesse du cadre. Le psychiatre a défini de multiples engagements qu’impliquait la plainte d’agression sexuelle à l’hôpital. La tenue vestimentaire, en étant un reflet de la sexualité, entrainait chez le psychiatre un engagement de ses représentations et ses postures normatives et soignantes. Le psychiatre a proposé une amélioration de la formation, de la réflexion institutionnelle et de l’abord de la sexualité à l’hôpital. Conclusion : Par l’ampleur des enjeux qu’elle cristallise, la sexualité interroge le psychiatre dans ses propres représentations et ses pratiques. Une réflexion approfondie s’impose alors sur ce sujet qui devrait être diligentée par les soignants ou par l’institution. Dire la sexualité est un exercice possible et indispensable que ce soit au service de l’adolescent, de l’institution et sa politique et des soignants dans une perspective d’échange et de formation.